mercredi 26 mars 2008

Ali Baba des livres



Des chariots entiers de livres neufs. Des sacs Fnac pleins à craquer. La table du salon couverte de livres, leur parfum de papier infroissé enivrant envahit la maison. Les livres d'arts aux pages lourdes qui s'effondrent sur elles-mêmes comme des parts de flan frais, dans des bouffées de décharges colorées.
Il y a aussi la vieille machine à écrire sur laquelle je tape la liste des nouvelles acquisitions.

Je ne sais plus très bien quand. A partir de l'âge de huit ans, peut-être moins.

Mes parents avaient beau être des scientifiques, ils aimaient lire.
Ma mère gérait la bibliothèque et mon père la "discothèque" (on disait ça à l'époque des vinyls, et apparemment, on le dit toujours) du personnel de la fac. Le CAESUG était une riche association (elle l'est toujours), financée par un tant pour cent sur les salaires de tous ces profs d'université.

Cette bibliothèque, on y passait deux soirs par semaine. Et c'était un paradis.

La nuit, les murs atroces de ces bâtiments impersonnels, sur le campus extensif, prenaient l'aspect d'une caverne aux merveilles.
Tous les Tintin, les Lucky Luke, les Astérix, les Gotlib, les Achille Talon, les Boule et Bill, les Johan et Pirlouit, tous les Schtroumpfs, tout tout tout... mon enfance en tranches reposait là. Ma richesse, mon privilège.

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