mercredi 11 juin 2008

Il m'a manquée

Non, y'a pas d'erreur, il ne m'a pas manqué, mais manquéE : il est passé à côté.

Sans doute pensait-il que je n'avais pas besoin de lui, sans doute étais-je, pour lui, trop gâtée par la vie. Pas par lui.
Il ne s'est jamais senti à l'aise qu'avec ceux qui le regardaient d'en bas et qui tournaient vers lui un regard d'admiration. Les modestes, à côté des nantis.

Il y a quelque chose comme dix ans encore, je rêvais parfois qu'il me souriait.
Maintenant, je sais que ce n'est pas ma faute, que c'est lui qui est comme ça. Il a son monde, je n'en fais pas partie. Il ne m'avait pas choisie.

Maintenant, je suis grande, il est trop tard.
Tous les enfants ont pourtant besoin d'un père.

C'est une histoire banale, on pourrait être des milliers ici à la raconter. Les pères ne sont souvent que de passage, même dans les bonnes maisons.
Mes enfants savent que ce n'est pas de leur faute s'ils ne voient jamais leur grand-père. Il est comme un ancêtre disparu. Sauf qu'il vit encore, ailleurs. Il nous a manqués. Rien ne va changer. Nous ne lui manquons pas.
Assez.
Passé.